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Photo du rédacteurSimoon

Chausey, îles normandes

Dernière mise à jour : 2 févr. 2020

Samedi 18 janvier : ce matin, j'ai rendez-vous avec le beau temps à Granville. Nous sommes tous les deux à l'heure...


Le port de Granville

Et ça tombe bien, car le bateau sur lequel je compte embarquer est à quai, destination la Grande Île de Chausey



Sur la pointe, le phare de Granville

À environ 15 km au large de Granville, Chausey est à la fois le nom d'un archipel normand et celui de sa plus grande île. Souvent confondu avec les îles anglo-normandes, l'archipel est quant à lui sous souveraineté française :



Les marées y sont parmi les plus fortes d'Europe, jusqu'à 14 mètres de marnage lors des équinoxes ! Le nombre d'îlots et de rochers émergés est donc très variable. Il se dit, avec une certaine poésie, qu'il y a autant d'îles que de semaines dans l'année à marée haute, et il y en a autant que de jours dans l'année à marée basse.


Les îles Chausey sur la carte de Jacques-Nicolas Bellin, 1757

La multitude d'îlots formant un véritable labyrinthe, l'archipel fut longtemps un repaire de pirates et de contrebandiers.


Et effectivement, les îlots foisonnent...





À l'approche de la Grande Île :


Les premiers pas sur cette terre de pêcheurs :





Dès le début, les visiteurs sont accueillis par les premières maisons au style ô combien normand du village Les Blainvillais :



Quelques dizaines d'habitants y vivent à l'année.




L'ancienne et minuscule école transformée en gite

Le tour de l'île peut s'effectuer en deux ou trois heures : elle ne fait que 1,5 km sur 0,5 km pour ses dimensions les plus larges.


Je commence la visite en partant du centre vers l'ouest, puis je me dirige vers le nord :



En se retournant, vue sur le Phare de Chausey




Sur les hauteurs, entre les ajoncs, de larges chemins d'herbes rases.







Le Vieux fort de Chausey surveille la côte ouest :

Ce fort est aussi surnommé 'Château Renault' ; pourquoi donc ?

Construit en 1559, il est restauré entre 1922 et 1924 par le constructeur automobile Louis Renault. Ce dernier, amoureux et bienfaiteur de Chausey, en fit un lieu de villégiature.


Ce bleu clair si caractéristiques des eaux de la Manche...

Selon les traces de pas, je semble être le premier à fouler cette plage aujourd'hui...


Vers la pointe nord :




Zone d'échouage dans l'Anse à la Truelle, anciennement le Havre de Gros Mont : un bateau attend la montée des eaux




Hangar naval ruiné

Retour au village :







Plus au sud, le fort façon Vauban :


Et le phare :



Plusieurs personnes m'avaient vanté les beautés de cette île. Elles ne se sont pas trompées. L'absence de pollution sonore et de véhicule permet une immersion complète dans ce cadre naturel, aux paysages à la fois sauvages et rassurants, mais aussi très variés.



 


De retour sur le continent, je longe la côte vers le sud en faisant un crochet à la Cabane Vauban :



Au loin dans la baie, le Mont Saint-Michel :



Puis je finis par m'installer dans un endroit bien tranquille :


La plage est à quelques pas. Le crépuscule m'offre un beau coucher de soleil :


Plus de bruit de civilisation. Plus de moteur, pas de cri, mis à part les derniers chants des oiseaux.


Tous les ingrédients sont là pour passer une bonne nuit.


Et pourtant, pour la première fois depuis mes voyages, je serai obligé de décamper. Pour quelle raison à votre avis ?


A — Ressacs trop bruyants

B — Nuit trop froide

C — Rave party à proximité

D — Endroit pas assez chic


———


Vous avez deviné ? Bravo ! Oui vous avez raison, c'est bien la C !


Ah ! Quelle mauvaise blague ces "BOUM-BOUM-BOUM-BOUMBOUMBOUM". La fête a beau se tenir à deux ou trois kilomètres, les sons des basses sont trop pénétrants dans les tympans. J'essaye les bouchons pour les oreilles que j'ai pris soin d'emporter. Mais je me rends très vite compte que c'est un peu comme se protéger d'un tir de mitraillette derrière un parapluie : ça ne sert à rien.


De plus, au retentissement assourdissant des battements électroniques, les vaches se mettent à meugler, les canards à cancaner, les mouettes à rire et moi à râler. Bref toute la basse-cour environnante est de nouveau sur pied.


C'est décidé, je rentre dans les terres. Tant pis pour la plage au réveil. Après un quart d'heure de route, je me faufile près d'un centre nautique en hivernage. Les basses électroniques provenant de la fête sont toujours audibles, mais nettement moins fortes. Elles ne m'empêcheront plus de poursuivre ma nuit.


Au matin, avec une pellicule de givre
Juste à côté, la base nautique au repos

Avant de me rendre chez des amis l'après-midi, petit tour à la Pointe du Grouin du Sud :


Le Mont Saint-Michel règne dans sa baie

Et pour terminer la journée, voici un petit trésor que m'ont fait découvrir les amis : la vallée du Lude. Le Lude est un ruisseau vif qui se jette directement dans la mer après un parcours sinueux dans une vallée encaissée.


En le suivant jusqu'à la grève, l'impression est de déboucher dans un endroit sauvage et secret...





Le soir s'installe. Vivement une bonne nuit de repos, au calme et au chaud !




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