Ce matin, nous traversons de nouveau le Danube. Puis nous nous engageons sur la digue de la rive droite, bordée de peupliers et autres feuillus se régalant de l'abondance d'eau. La direction ? Plein sud !
Le revêtement de la piste est lisse, agréable. Soufflant dans le dos, le vent nous donne des ailes... Ou plutôt des voiles ; tels de talentueux skippers sur de fiers voiliers à roulettes, nous avalons les kilomètres à grande vitesse.
La frontière est marquée par un poste abandonné et une barrière qui a pris sa retraite en position ouverte :
Ça y est, nous voilà pour six jours en Hongrie. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre. Quelles surprises nous réserve ce pays ?
Dans le nord du pays, les pistes cyclables sont bien présentes, nous trouvons notre chemin sans difficulté. La première petite ville que nous traversons est Mosonmagyaróvár, dont le centre est très joli et le nom difficile à lire.
La raison de cette richesse apparente ? Le tourisme ! Mais pas n'importe lequel. Il s'agit du tourisme... dentaire !
En effet, cette petite ville de 30 000 habitants compte parmi ses professionnels de réputés dentistes. La frontière à proximité, la capitale autrichienne à 80 km, les voisins européens soignent leurs dents ici pour des coûts défiant toute concurrence. Bref, des patients viennent de Vienne, deviennent sains ça c'est sûr et reviennent à Vienne ravis. Quelle veine !
Sources sur le tourisme dentaire : un-monde-a-velo.com, Le Monde
Du coup dans ce pays de quenottes, je suppose qu'il y a beaucoup de petites souris... Cela explique certainement l'origine de Miss Bianca, CQFD !
Par contre, malgré la spécialité dentaire du pays, les hongrois ne sont pas très fortiches pour montrer les leurs, enfin je veux dire pour décrocher un sourire. Comment cela s'appelle-t-il déjà ? Ah oui, "un paradoxe"... Ils doivent avoir une dent contre nous. Ou plutôt, ils doivent avoir un dentier contre tout le monde.
Mais assez parlé dentitions !
Après un trajet ponctué de pauses et d'un ravitaillement un peu trop généreux en mirabelles sauvages (pour la prochaine fois, faites-moi penser à investir dans un alambic portatif), nous arrivons à Györ :
Hélas nous ne nous y attardons pas. Pour clôturer notre étape d'environ 90 km, nous passons une partie de la soirée à chercher un camping qui tarde à se laisser trouver. Les cartes ne sont pas toujours très précises.
Le lendemain, la route est d'une autre paire de manche : chemins en gravier, reliefs, soleil de plomb et moustiques téméraires. Fini le VGV (Vélo à Grande Vitesse), nous avançons à pas de fourmi. Toutefois en empruntant les chemins ruraux, nous nous sentons agréablement loin de tout.
Après une bonne nuit repos, Fabrice s'est aperçu qu'il a eu un invité surprise, non pas dans sa tente mais sous sa tente :
Sa survie reste une énigme (celle du crapaud, pas celle de Fabrice). Heureusement que Fabrice n'a pas le sommeil agité, sinon ce batracien aurait fait "sprouitch !" au lieu de "coaaa ?"...
Eztergom et son château constituent notre étape suivante. Voici quelques photos de cette ancienne capitale de la Hongrie dans laquelle nous rencontrerons plusieurs groupes de français à vélo, tout comme nous :
Le soir nous nous arrêtons dans un camping à Tahitotfalu. En un mot : rustique. Douches avec pommeau dont le débit d'eau est loin d'être celui du Danube, déco genre fausses toiles d'araignée d'Halloween, sauf que là elles sont vraies, fonds de lavabo noircis comme avec du café sauf que ce n'est pas du café...
Par contre à la pizzeria du village, gros choc : les serveuses hongroises ont souri ! Du coup je confirme, niveau dentition, ça va.
Fabrice fait connaissance d'un couple de retraités allemands fort sympathiques en tournée européenne. De la Serbie et de la Bulgarie, ils nous ont partagé des retours très positifs.
Petite photo prise par notre ami allemand :
Étape suivante avant d'arriver à Budapest : la très jolie ville de Szentendre :
Ruelles de pavés, maisons colorées...
On voit des objets pas banals quand on lève la tête…
— Fabrice, sur Camionnet'party
Nous reprenons le vélo. Dernière ligne droite, nous touchons au but en fin d'après-midi.
Ça y est, nous sommes arrivés à Budapest !
Sur cette photo, le monsieur de droite vient d'achever 1700 km !
Quant à moi, le trajet effectué en vélo ne sera "que" de 400 km... Quel petit joueur.
Bon ce n'est pas tout, il nous faut encore donner de gros coups de pédales pour rejoindre le camping, un ancien terminus de tram situé dans les hauteurs.
Et à partir de demain, nous visiterons la ville : suite au prochain épisode !
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