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Photo du rédacteurSimoon

Groix, île bretonne

À mon collègue homonyme,



Qui voit molène voit sa peine,

Qui voit Ouessant voit son sang,

Qui voit Sein voit sa fin,

Qui voit Groix voit sa croix.


Ces phrases devenues proverbiales illustrent le péril à croiser dans les eaux du ponant. Mais sur les navires de guerre partant de Brest, les marins optèrent pour une variante plus optimiste du dernier vers :


Qui voit Groix voit sa joie.


Car si le passage dans la mer d'Iroise est des plus difficiles, apercevoir Groix, au sud de la péninsule bretonne, annonce le soulagement d'une navigation moins tourmentée.

Phare de Pen Men, à l'extrême ouest de l'île

L'île de Groix ne suscite pas de la joie qu'aux marins : les touristes, dont je fais partie, y trouvent aussi leur compte.


Pourtant, le départ depuis Lorient en ce 14 mai 2022 ne laisse pas rêveur : sous un ciel légèrement voilé, grues, hangars et bateaux rouillés environnent froidement l'embarcadère.


Le Noé, ancien baleinier

Mais il en va tout autrement sur l'île ! Une fois débarqué à Port-Tudy, je sors du bourg pour retrouver une nature colorée digne des îles de l'ouest. Fougères et ajoncs bordent les chemins :



Un peu de contexte géographique avant de continuer : située au large de Lorient, l'île fait 8 km de long et 3 km de large :



Sur le pourtour de l'île, on y retrouve le sentier des douaniers :


Avec intimité, celui-ci conduit le visiteur vers de discrets trésors :

Plage de Poulziorec

Au mois de mai, l'île est généreusement fleurie. Entre fleurs sauvages et domestiques, la nature et les habitants rivalisent de couleurs :




Les ajoncs ne se présentent plus en bouquet, mais en manteau !


La pointe de Pen Men, à l'ouest, constitue la partie la plus sauvage de l'île :







Plus au sud, vers Stank Vein Hoal :



En traversant l'île et ses hameaux, il est possible de saisir d'anciennes maisons au style traditionnel :



Le port Saint-Nicolas :


Sur la Pointe Saint-Nicolas :



Le Trou de l'Enfer :



Bien que n'aimant pas l'eau, il semble que les chats de l'île aient leur propre phare pour naviguer sur leurs chat-loupes ou leurs chat-lutiers :

Phare que voici :


Le nom du phare provient de la pointe éponyme, angle sud-est de l'île. Et même si les insulaires semblent apprécier la compagnie de ces moustachus à quatre pattes, la toponymie suggère une origine différente : "chats" viendrait d'une déformation du mot "raz", ce dernier désignant un fort courant marin. En effet, il s'agit de quasi-homonymes en breton : er haheù pour "les chats" et er raheù pour "les raz". Ainsi, comme d'habitude, les chats ont chassé les raz...

— Source : P. Leplat et Enguerrand, Description géographique et toponymique de l' île, Histoire de l'île de Groix, 2001, enguerrand.gourong.free.fr


Groix possède aussi une particularité rarissime : une plage dite "vagabonde". La plage des Grands Sables, dans le coin nord-est de l'île, se déplace de plusieurs mètres par an. Sur plusieurs décennies, cela fait des centaines de mètres !

Photographie aériennes IGN : 1950 à gauche, actuelle à droite

La plage des Grands Sables :


Au fait, je ne vous l'ai pas dit, mais les groisillons (les habitants de Groix) étaient tellement heureux de me voir qu'ils n'ont pu s'empêcher de me souhaiter la bienvenue à leur façon. Regardez comme ils sont heureux :


Merci les groisillons !




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