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  • Photo du rédacteurSimoon

Le baptême du vent


Vendredi 8 mars 2019, fin de matinée. À peine la tente de toit fut-elle installée, me voilà heureux de partir prématurément en weekend pour rejoindre Fabrice et sa camionnette aménagée (voir son article sur Camionnet'Party). Rendez-vous à l'extrême ouest de la Bretagne, dans un camping proche de Brest.


Certes, nous visiterons la ville. Mais surtout, surtout, j'aurai l'occasion de tester la tente de toit et ses avantages dans les sauvages Monts d'Arrée : fini les réservations d'hébergement ! Fini de camper à des kilomètres de l'endroit à visiter ! Fini de payer pour dormir !

En un mot : LIT !

En trois mots : LIT-BER-TÉ !


Me voilà parti tout guilleret sur les voies rapides de Bretagne. J'avais consulté la météo la veille : rares averses et quelques rafales de vents. Rien de méchant. Sauf que... C'était la météo annoncée jeudi, et dans l'excitation je n'avais pas pris soin de renouveler une consultation météorologique... Car à ce moment, j'ignorai encore l'annonce de tempête et rafales de 90 km/h pour la nuit du samedi au dimanche. Gloups.


Bref, heureux de retrouver mon compagnon de voyage, la première nuit à Brest fut bonne. La tente a fait son job, j'ai pu commencer à découvrir l'accessoire, son fonctionnement, ses subtilités, et bien sûr dormir convenablement. Perfect.


Quant à Brest, fidèle à sa réputation, la ville n'a que peu d'attraits touristiques. Bombardée lors de la Seconde Guerre Mondiale, les reconstructions du XXe siècle n'ont laissé que peu de charme aux rues et avenues.

Arsenal de Brest

Néanmoins, un endroit à ne pas manquer est le plateau des Capucins : plein de vie, le lieu est une réussite esthétique et un succès pour les Brestois qui sont au rendez-vous. Pour reprendre la liste de Fabrice :

"bars, magasins, médiathèque et le royaume du vélo et de la trottinette pour les enfants"
Atelier des Capucins

Enfin, une autre attraction à ne pas manquer : l'Église Saint-Louis de Brest et... son acoustique extraordinaire. Comme des enfants, nous étions à la fois émerveillés et abasourdis, car le moindre chuchotement s'entend à une cinquantaine de mètres voire plus ! Et le moindre son perdure pendant au moins cinq secondes ! Alors évidemment nous avons expérimenté : claquements de doigts, sifflements, voix suraiguës... Nous avions aussi voulu lancer un morceau MP3 pour constater le rendu, mais rien à faire, nous étions rarement seuls dans l'édifice. Par respect pour les autres visiteurs et personnels religieux, nous n'avons pas entamé cette démarche scientifique. Nos rires retenus nous avaient déjà fait commettre bien des sacrilèges...


Le soir approchant, nous mettons les voiles vers le massif armoricain, plus précisément les Monts d'Arrée afin passer la nuit à Commana : première nuit "sauvage" sur le parking d'une salle des fêtes. Dans la camionnette, alors que se déroulait un paisible dîner servi de passionnantes conversations, un brusque coup de vent nous surprend en secouant le véhicule. La pluie se met à tomber. Une deuxième rafale s'abat sur la camionnette et nous secoue un peu plus... Me saisissant du smartphone, je m'aperçois seulement à 23h qu'un avis de tempête est lancé pour la nuit sur le département : ce soir, la dépression Gareth soufflera sa colère... Était-ce une punition divine pour nos présences profanatrices dans l'église ?


Sur la carte, nous nous situions juste sous le "1" du premier "100" à gauche

Une fois rendu sous la tente, cette dernière, toute neuve, souffre déjà : la toile claque, les vérins luttent. Je décide donc d'orienter la voiture face au vent afin que celui-ci frappe la coque en fibre de verre plutôt que la toile. Mais rien n'y fait, ce fichu vent ne souffle pas droit. Éh oui c'est ça les vents bretons : trop indépendants pour obéir aux exigences d'un modeste dormeur. Les quelques secondes d'assoupissement que je parvenais à grappiller disparaissaient dès la rafale suivante avec un claquement sec de la toile. Allait-elle tenir jusqu'au bout de la nuit ? D’ailleurs ce n'était que le début de la dépressions : et si les rafales les plus violentes restaient à venir ? À cette pensée, plus question de faire la sourde oreille aux éléments. Soit protéger le véhicule derrière un mur, soit replier la tente et dormir dans la voiture. Par chance, un court repérage nocturne des environs sous une pluie battante et un vent à décoiffer m'a permis de repérer un angle formé par les murs de la salle des fêtes. Une fois la voiture à l'abri, le calme local repris ses droits ; le mugissement de la tempête dans les conifères semblaient enfin plus lointain. Aucun dégât matériel à déplorer. Une belle mise à l'épreuve pour le premier camping sauvage, ouf !


Le lendemain, telle une récompense pour avoir survécu à cette nuit quelque peu mouvementée, nous avons enfin pu apprécier les paysages tourmentés qu'offrent les sauvages Monts d'Arrée... Nous étions déjà dans l'ambiance.

Quelques heures après la tempête

Au pays des korrigans et de l'Ankou


Hauts lieux de tourments celtes



Le Mont Saint-Michel de Brasparts

Réservoir de Saint-Michel

Malgré le déchaînement des éléments, l'expérience reste une réussite. Les Monts d'Arrée étaient en réalité une préparation, un tremplin pour un autre voyage... À bientôt en Écosse !




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